Les îles d’Hyères se composent principalement de Porquerolles, Port-Cros et l’île du Levant, auxquelles s’ajoutent de plus petits îlots rocheux. Elles sont situées à une distance comprise entre 3 et 10 kilomètres du littoral varois. Leur origine géologique remonte à la formation de la chaîne alpine, dont elles constituent les prolongements insulaires. La mer a ensuite isolé ces reliefs, créant des espaces insulaires aux caractéristiques géomorphologiques variées.
Porquerolles présente un relief relativement doux avec des plages de sable et des plaines agricoles, tandis que Port-Cros offre un profil plus escarpé avec des falaises abruptes et des criques rocheuses. L’île du Levant se distingue par ses plateaux recouverts de végétation dense et par une topographie plus régulière. La diversité des sols, composée de schistes, de calcaires et de roches métamorphiques, influence directement la répartition des espèces végétales et animales.
Le climat méditerranéen conditionne la vie sur ces îles. Les étés chauds et secs alternent avec des hivers doux et relativement humides. Ce régime climatique favorise la présence d’une végétation caractéristique comme les pins d’Alep, les chênes verts et les arbousiers. La flore intègre également de nombreuses espèces endémiques adaptées aux contraintes de l’aridité estivale et du vent marin.
Les espaces littoraux abritent des formations remarquables telles que les herbiers de posidonie, véritables nurseries marines qui participent à l’équilibre écologique de la Méditerranée. Ces herbiers, associés aux récifs rocheux et aux fonds sableux, attirent une grande diversité de poissons, mollusques et crustacés. Les eaux limpides autour des îles constituent un terrain d’étude privilégié pour les océanographes et les biologistes marins.
Les îles d’Hyères témoignent d’une présence humaine ancienne. Des vestiges archéologiques montrent que des navigateurs grecs et romains fréquentaient déjà ces rivages. Au Moyen Âge, les îles servaient de bases militaires et de lieux de surveillance maritime. Les fortifications de Port-Cros et de Porquerolles rappellent cette fonction stratégique. Elles servaient à protéger le littoral provençal contre les incursions venues de la mer.
À l’époque moderne, Porquerolles a vu se développer des cultures agricoles, notamment la vigne et l’olivier. L’acquisition de l’île par l’État au XXe siècle a marqué un tournant dans sa gestion, orientée vers la conservation de l’environnement. Port-Cros a quant à elle été intégrée au premier parc national marin européen en 1963, témoignant d’une volonté de protéger ses écosystèmes uniques.
Porquerolles est la plus grande des îles d’Hyères, avec environ 7 kilomètres de long et 3 kilomètres de large. Son territoire combine plages sablonneuses, collines boisées et plaines cultivées. Elle est réputée pour ses vignobles qui produisent des vins bénéficiant d’une appellation reconnue. L’agriculture reste encadrée afin de préserver l’équilibre entre exploitation et conservation.
Porquerolles présente une mosaïque d’habitats : dunes, forêts de pins, maquis et zones cultivées. Cette diversité favorise une grande richesse biologique. Les sentiers traversent des paysages contrastés où alternent vallons, plateaux et côtes découpées. L’île est également un lieu d’étude privilégié pour les botanistes, qui y recensent des espèces rares et protégées.
Porquerolles attire chercheurs, écrivains et artistes depuis le XIXe siècle. Des manifestations culturelles et expositions y sont régulièrement organisées. L’économie locale repose principalement sur l’accueil des visiteurs, encadrée par des règles strictes destinées à limiter l’impact sur les milieux naturels. L’agriculture, centrée sur la vigne et quelques cultures fruitières, reste complémentaire.
Port-Cros se caractérise par son relief accidenté et sa végétation dense. Classée parc national, l’île représente un laboratoire naturel où les scientifiques observent l’évolution des écosystèmes méditerranéens en milieu protégé. Les forêts de chênes verts, les falaises abruptes et les fonds marins en font un site d’une grande valeur écologique.
Le parc national de Port-Cros a été créé en 1963. Il s’agit du premier parc marin d’Europe, englobant à la fois des espaces terrestres et marins. La réglementation y limite strictement les activités humaines afin de préserver la biodiversité. Les recherches scientifiques menées dans ce cadre ont permis de mieux comprendre la dynamique des populations marines et l’impact des pressions anthropiques.
Les scientifiques étudient à Port-Cros la reproduction de certaines espèces de poissons, l’évolution des habitats marins et la résilience des forêts méditerranéennes face aux incendies. Les suivis écologiques réalisés sur plusieurs décennies fournissent une base de données précieuse pour la compréhension des écosystèmes méditerranéens. L’île constitue ainsi un centre d’observation de référence pour la recherche environnementale.